Champions du monde 98 - secrets et pouvoir by Ramsay Arnaud et Verdez Gilles

Champions du monde 98 - secrets et pouvoir by Ramsay Arnaud et Verdez Gilles

Auteur:Ramsay Arnaud et Verdez Gilles [Gilles, Ramsay Arnaud et Verdez]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2014-07-23T04:00:00+00:00


XII

« SI TU PARS, ON PART AUSSI ! »

Le jeune Thierry Henry lui montrait ses bulletins de notes. « Aujourd’hui, il me prend dans ses bras quand on se revoit. » Jean Verbeke fouille dans ses dossiers, mais pas dans ses souvenirs. Pas besoin : ils affleurent comme l’or dans une mine à ciel ouvert. L’ancien dirigeant, âgé de quatre-vingt-trois ans, porte les Bleus de 1998 dans son cœur. Il a adoré vivre à leurs côtés, les yeux dans leurs yeux.

Dans son appartement du Vésinet (Yvelines), celui qui fut chef de délégation des équipes de France énumère l’interminable liste de ses « enfants ». Il assure que Zinédine Zidane « dont le papa est extraordinaire » le considère comme un « second pèrexxxii ». Lorsqu’ils ont pris leur retraite internationale, Laurent Blanc et Didier Deschamps lui ont remis un stylo de marque et une montre en or avec un message : « Merci pour tout ! » Verbeke, personnage truculent à la moustache fournie, aux cheveux blancs, à l’accent de Montauban mâtiné d’intonations franciliennes, garde précieusement ces objets dans un coffre. « Lorsque nous nous rencontrons, Laurent Blanc et Zizou se moquent de moi. Lolo répète qu’ils ne sont pas mes enfants, mais mes petits-enfants. “C’est notre pépé”, qu’il dit. » Verbeke est également resté proche de Christian Karembeu, qui lui a offert le maillot d’un joueur brésilien ayant disputé la finale de 1998, et avec lequel il s’occupe de l’association SOS Villages d’enfants. L’ex-dirigeant marque une pause, ouvre un album photos qui retrace sa carrière auprès des Bleus, range un timbre de foot qui prendra place dans sa collection, tout en se préoccupant de son association d’aide aux handicapés mentaux, près d’Orléans. Blanc lui téléphone parfois, Deschamps a tenu à l’informer de sa nomination comme sélectionneur. Verbeke est catégorique : « L’esprit de 98 ne pourra pas revenir. » Mais tout de même. Avec lui chef de délégation, il le jure, on aurait évité la grève du bus de Knysna : « J’aime bien Patrice Êvra, je l’ai eu à douze ans en minimes. J’ai dirigé Nicolas Anelka jeune, il a pleuré avec moi en étant éliminé de la Coupe des Ligues. Si je l’avais vu arriver avec son sac Puma, je lui aurais dit : “Tu me mets ça au rencart ! Je n’aurais jamais eu ce problème avec eux, jamais un tel mouvement n’aurait pu se produire. L’Afrique du Sud a causé beaucoup de mal. Et là-bas, Domenech n’arrangeait rien. »

Verbeke dans le football français, et notamment francilien, propose à l’historien le champ de la longue durée. Il découvre ce sport avec l’abbé Joubert chez les minimes de Saint-Théodard, monte à Paris, crée, entraîne et préside l’équipe corpo de Valentine (l’entreprise de peintures au sein de laquelle il a accompli sa carrière) pendant un quart de siècle. Il intègre la Ligue de Paris en 1968, la dirige de 1988 à 2004. L’ex-étudiant en droit y impose ses valeurs : respect, rigueur, travail. En 1973, Fernand Sastre l’appelle à la Fédération française.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.